Tous les Antibois et Juanais ont, un jour ou l’autre croisé, Johnny (Éric de son vrai prénom) qui baladait sa grande silhouette longiligne en bord de mer ou dans les rues de la ville et son regard bleu perdu dans l’infini

Depuis plus d’une vingtaine d’années si ce n’est plus, Il allait et venait, solitaire, une bouteille à la main.

Jamais, il a été agressif envers qui que ce soit, même quand il était totalement saoul !

Quand on croisait son regard, et qu’on lui souriait il souriait aussi.

Parfois, au gré de ses rencontres, il offrait à une jeune enfant une peluche oubliée qu’il avait trouvée sur un banc ou à une femme une fleur peut être dérobée au fleuriste du coin ou cueillie dans une jardinière de la ville.

De temps en temps, il demandait un peu d’argent mais juste ce dont il avait besoin, parfois seulement 50 centimes car c’est ce qui lui manquait.

Personne ne connait vraiment son histoire. Selon certains, il avait été médecin et sa vie a été brisée par l’accident dans lequel il a perdu sa femme et sa fille. Il buvait pour noyer un chagrin immense et tenter d’oublier.

On ne pouvait rester insensible à la souffrance de cet homme qui déambulait toujours seul.  Il était peu prolixe. Il ne parlait jamais de son passé, ou de lui. Parfois, il parlait de littérature, de poésie et déclamait quelques vers…, il vivait dans son univers. Il s’était exclu du monde, de ce monde où, il ne se voyait pas vivre sans l’amour de sa femme et de sa fille, sa seule et unique raison de vivre.

Voilà quelques commentaires, sur F….. :  « une vraie figure », « une légende », « une mascotte », « un homme très gentil »  . Tout le monde est unanime pour dire de lui que c’était un homme bien.

 

 

 

Il est parti rejoindre les siens.